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fendre, donner la liberté et garder dans son pays, ceux qui ne s’y soumettent pas.

Les citoyens des pays civilisés sont tellement habitués à ces formalités qu’ils ne les considèrent pas comme la violation de la liberté ; mais aux Doukhobors, qui n’y sont pas habitués, elles paraissent très gênantes.

Comme je l’ai déjà dit, les principes de la Fraternité chrétienne universelle n’ont pu encore se fortifier solidement, car s’ils étaient assez forts, alors les Doukhobors perdraient le caractère de peuple particulier et se disperseraient par tout le monde, et comme le sang nouveau, jeune, qu’on introduit dans un organisme vieilli, ils lui redonneraient la jeunesse et la force.

Mais puisque ces principes n’ont pas encore réussi à se fortifier dans toute la masse des Doukhobors, alors la protestation générale n’était possible que sur le terrain de la tradition ancienne, sur le terrain du principe « du peuple élu ». Et ainsi nous assistons à ce choc qui a causé tant d’étonnement aux libres citoyens du Canada.

Les Doukhobors émigrés au Canada ne veulent pas que le gouvernement du Canada s’immisce dans leurs affaires. Ils consentent à payer un tribut à Édouard VII, comme