Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/180

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Dans cette série de crimes, les plus honteux pour notre temps, et qui se commettaient sans obstacle, à la lumière du jour, sur des hommes inoffensifs qui ne veulent pas consentir à agir contre leur conscience, le gouvernement russe semble avoir pris à tâche de montrer à l’humanité jusqu’à quel degré de cruauté peuvent atteindre les représentants de l’autocratie, devenus fous du pouvoir. Ici, furent pratiqués les traitements variés de la cruauté la plus extrême et la plus insensée et les abus sans frein dont les hommes sont capables.

On a arraché des milliers d’êtres humains de leurs foyers ; on les a détenus par la force et déportés dans de telles conditions qu’il ne leur reste qu’à souffrir de la faim, tomber malades et mourir ; on a infligé l’incarcération et la détention perpétuelle à des centaines de pères de famille, à des jeunes gens, tous hommes forts et sains, et, par ce moyen, les familles sont privées du travail de beaucoup de mains, nécessaire à leur existence ; on a ordonné et fait des attaques de cavalerie contre les réunions de prières, où se trouvaient des hommes, des femmes, des vieillards et des enfants sans armes. Les autorités, pour ou-