Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/155

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Tolstoï » ; interdire les écrits de Tolstoï ; expulser, renfermer ses amis, et en général par tous les moyens « détruire l’influence de Tolstoï », tout cela paraît tout à fait convenable, ne blesse aucune oreille et n’offense pas la conscience. Et voilà : sous l’enseigne de l’anéantissement « de la fausse doctrine de Tolstoï », la persécution du Christ et de ceux qui tâchent de le servir, passe très facilement, et sous l’aspect « de la lutte contre le Tolstoïsme » et de la répression « des crimes politiques » qui en résultent, on justifie les crimes du gouvernement et l’hypocrisie de l’Église.

Sans doute, tous ne trompent pas consciemment ainsi, eux-mêmes et les autres. Les uns, en effet, le font avec intention, mais les autres, sans réfléchir, suivent le courant général, et les troisièmes s’en tiennent soigneusement aux superstitions qui leur sont inculquées par l’éducation. Mais en tous cas, il est indiscutable que, dans cette affaire, du côté du gouvernement et des classes qui le soutiennent, domine le mensonge, conscient pour les uns et inconscient pour les autres, et que, seul, ce mensonge rend possibles, actuellement en Russie, l’accomplissement par les uns et l’admission par les autres, de ces