Page:Tolstoi et les Doukhobors.djvu/135

Cette page a été validée par deux contributeurs.

taire et les Doukhobors et les Ménonites. Pour ces derniers, cette obligation était remplacée par le service de garde dans les forêts de l’État, et les Doukhobors subirent la peine de la déportation dans les pays les plus stériles du Caucase, sous un climat rigoureux. Ils enrichirent le pays en transformant ces terrains en champs productifs et en prairies florissantes. Ils vécurent ainsi pendant 50 ans, dans l’amour du prochain, dans la paix avec le gouvernement, appréciés et estimés de tous ceux qui étaient en contact avec eux. Au Caucase, il n’y avait pas de peuple plus laborieux et plus utile, plus noble, plus fort, et jouissant à la fois d’une plus grande confiance de la part des populations locales et des représentants du gouvernement. Tous ceux qui étaient alors au Caucase en témoignèrent à l’unanimité. Même un conservateur, jaloux du pouvoir gouvernemental, comme l’était l’empereur Nicolas Ier, ne trouva pas nécessaire de les inquiéter. Tout marchait bien et le gouvernement n’avait aucun sujet de regretter la mesure qu’il avait prise dans ce cas, comme exception. L’abstention de ces hommes dans la participation au service militaire n’amenait aucune complication