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7. La vie dans l’oubli de la mort et la vie avec la conscience de son approche continuel sont deux états absolument différents. L’un se rapproche de l’état bestial, l’autre de l’état divin.

VI. — L’approche de la mort.

1. Nous appelons mort la suppression de la vie et les minutes ou les heures pendant lesquelles on meurt. La première, la suppression de la vie, ne dépend pas de notre volonté ; les seconds, les derniers moments, sont dans notre pouvoir. Nous pouvons mourir mal et mourir bien. Nous devons nous efforcer de bien mourir. C’est nécessaire pour ceux qui restent.

2. Le moribond comprend difficilement tout ce qui vit ; mais on s’aperçoit qu’il ne comprend pas ce qui vit, non parce que ses facultés mentales s’affaiblissent ; mais parce qu’il comprend quelque chose que les vivants ne comprennent pas, ne peuvent comprendre, et qui l’absorbe tout entier.

3. On pense généralement que la vie des vieillards n’a pas d’importance, qu’ils ne font qu’achever leur vie. Ce n’est pas vrai. Dans la plus profonde vieillesse, la vie est plus précieuse et plus nécessaire que jamais, aussi bien pour soi que pour les autres. Là valeur de la vie est en raison contraire des carrés de distance de la mort : Ce serait heureux si les vieillards eux-mêmes et ceux qui les entourent