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non la lutte honteuse contre lui, car cette lutte est le propre des bêtes. MARC-AURÈLE.

4. Chacun a sa croix, son joug, non pas dans le sens du poids, mais dans le sens de la destinée de la vie, et lorsque nous ne considérons pas la croix comme un poids, mais comme une destinée, il nous est facile de la porter. Cela nous est facile lorsque nous sommes humbles de cœur, dociles et modestes. Et cela devient plus facile encore lorsque nous renonçons à nous-mêmes ; et cela est encore plus facile lorsque nous la portons à toutes les heures, comme nous l’enseigne le Christ. Et cela devient de plus en plus facile lorsque nous nous oublions dans le travail spirituel, de même que les gens s’oublient dans les travaux mondains. La croix qui nous est envoyée est ce à quoi nous devons travailler. Toute notre vie est dans ce travail. Si la croix est une maladie—il faut la porter avec humilité ; si c’est une offense faite par les gens—c’est de savoir payer le mal par le bien ; si c’est, une humiliation, —c’est de s’abaisser ; si c’est la mort—c’est de l’accueillir avec gratitude.

5. Plus on repousse sa croix, plus elle devient lourde. AMIEL.

6. La façon dont l’homme accueille son sort est incontestablement plus importante que le sort même. HUMBOLDT.

7. Aucun chagrin n’est aussi grand que la crainte qu’on en a.