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trois mots : aimez-vous tous. Dans un tel homme, l’existence animale est presque imperceptible ; elle s’est désagrégée sous l’action de la nouvelle conception du monde, du nouvel être qui n’a plus rien de charnel. Un homme, comprenant la vie comme elle doit être comprise en réalité, ne saurait parler de l’amoindrissement de sa vie par les maladies et la vieillesse ; ce serait se lamenter du fait qu’en s’approchant de la lumière, son ombre diminue à mesure qu’il avance.

V. — Ce que nous appelons le mal, ce sont nos fautes.

1. Le mal est uniquement en nous, c’est-à-dire d’un endroit d’où l’on peut le chasser.

2. Souvent un homme superficiel, en songeant aux malheurs qui affligent le genre humain, perd l’espoir dans la possibilité de l’amélioration de la vie, et se sent mécontent de la Providence qui dirige le monde. IL y a là une grande erreur. Être satisfait de la Providence (bien qu’elle nous ait tracé le chemin le plus difficile dans la vie) est essentiellement important pour ne pas perdre courage au milieu de nos malheurs, mais surtout pour ne pas perdre de vue notre faute à nous, tout en n’en accusant pas le sort, cette faute étant la seule cause de tous nos malheurs. D’après KANT.

3. L’homme peut éviter les malheurs que Dieu lui envoie, mais il ne peut être sauvé des malheurs qu’il cause lui-même par sa mauvaise vie.