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VII — Le renoncement à sa personnalité bestiale donne à l’homme le vrai bonheur spirituel qui est inaliénable.

1. Une seule et même loi régit la vie de chaque homme et celle de tous les hommes ; cette loi dit : pour améliorer la vie, il faut être prêt à la donner.

2. L’homme ne peut connaître les conséquences de sa vie d’abnégation, mais il n’a qu’à l’essayer pour un temps, et je suis sûr que tout honnête homme reconnaîtra l’influence favorable qu’avaient sur son âme et son corps les instants, même fugitifs, pendant lesquels il ne pensait plus à lui-même et renonçait à sa personnalité corporelle. JOHN RUSKIN.

3. L’homme est comme un nuage dont l’eau se déverse sur les champs, les prés, les forêts, les jardins, les étangs, les rivières. La pluie a passé, elle a rafraîchi et donné la vie à des millions de jeunes pousses, d’épis, de buissons, d’arbres ; le nuage est devenu clair et transparent et bientôt il disparaîtra complètement. Il en est de même de la vie corporelle d’un homme de bien : il est venu en aide à bien des gens, il leur a facilité la vie, il leur a montré la voie à suivre, les a consolés ; maintenant, il est vidé et, en mourant, il se relire là où vit seul l’éternel, l’invisible, le spirituel.

4. Les arbres donnent leurs fruits et même leur écorce,