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soient reconnaissants, vous travaillerez en vain. Mais si vous faites du bien aux autres sans songer à eux, pour Dieu, vous vous ferez du bien, et les autres vous seront reconnaissants.

Dieu se souvient de celui qui ne pense pas à lui-même, et Dieu oublie celui qui pense à lui-même.

6. C’est seulement quand notre corps meurt, que nous ressuscitons en Dieu.

7. Si tu n’attends rien et que tu ne veux rien recevoir des autres hommes, ceux-ci ne peuvent pas te faire peur, de même qu’une abeille ne craint pas une autre et qu’un cheval n’a pas peur d’un autre. Mais si ton bonheur est dans le pouvoir des autres hommes, tu les craindras sûrement. C’est par là que l’on doit commencer : il faut renoncer à tout ce qui ne nous appartient pas, y renoncer au point qu’il ne soit pas notre maître, renoncer à tout ce qui est nécessaire au corps, renoncer à l’amour de la richesse, de la gloire, des fonctions, des honneurs, renoncer à ses enfants, à sa femme, à ses frères. Tu dois te dire que tout cela n’est pas ta propriété. Mais comment arriver à cela ? Subordonner sa volonté à la volonté de Dieu : s’Il veut que j’aie la fièvre—je le veux aussi. S’il veut que je fasse ceci et non pas cela—je le veux aussi. S’Il veut qu’il m’arrive une chose à laquelle je ne m’attendais pas—je le veux aussi. ÉPICTÈTE.

8. La volonté propre ne se satisfera jamais, quand elle