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que tu ne pourrais pas résister à l’envie, défie-toi. Ce n’est pas vrai que l’homme ne puisse se contenir dans n’importe quel cas. Seul celui qui s’est assuré à l’avance qu’il ne peut se contenir, n’est pas en état de le faire.

8. Que chacun, même un tout jeune homme, se rappelle sa vie. Et si tu regrettes une seule fois de n’avoir pas fait ce que tu devais et ce qui serait bien, tu regretteras des centaines de fois d’avoir fait ce qui était mal et que tu n’aurais pas du faire.

II. — Conséquences de l’incontinence.

1. Il y a moins de mal à ce que nous faisons autre chose que nous aurions dû faire, qu’à ce que nous ne nous abstenons pas de ce que nous n’aurions pas dû faire.

2. Le laisser-aller dans une seule occasion affaiblit la force de la continence dans toute autre. L’habitude prise de ne pas se contenir est comme un torrent invisible sous une maison. Une telle maison ne résiste pas à la poussée.

3. Il est plus mauvais de faire trop que de ne pas faire assez ; il est plus mauvais de se presser que de venir en retard. Les reproches de la conscience sont toujours plus douloureux pour ce que l’on a fait que pour ce que l’on n’a pas fait.