Page:Tolstoi - La Pensée de l’humanité.djvu/260

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

demande, reçoit, et quiconque cherche, trouve ; et l’on ouvre à celui qui frappe. » MATTH., VII, 7-8.

5. Notre vie est malheureuse. Pourquoi ? Parce que les hommes vivent mal. Et ils vivent mal parce qu’ils sont eux-mêmes mauvais. De sorte que pour que la vie ne soit plus mauvaise, il faut changer les mauvaises gens en bonnes gens. Comment faire cela ? Personne ne peut transformer tout le monde, mais chacun peut s’amender lui-même. Il semble, tout d’abord, qu’on ne peut pas remédier à cela ainsi, car que peut faire un homme contre tous ? Pourtant, tous se plaignent de leur vie malheureuse. Si donc tous les hommes comprennent que la mauvaise vie vient des mauvaises gens, et que chacun peut non pas corriger les autres, mais se corriger lui-même, toute la vie deviendra immédiatement meilleure. C’est donc que la mauvaise vie dépend de nous, et cela dépend également, de nous qu’elle devienne bonne.

VI. — L’effort vers la perfection donne le vrai bonheur.

1. L’effort moral et la joie de la conscience de la vie alternent de même que le travail corporel et la joie du repos. Sans travail corporel on n’éprouve pas la joie du repos : sans effort moral, il n’y a pas de joie d’être conscient de la vie.

2. La récompense de la vertu est dans l’effort même de faire une bonne action. CICÉRON.