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comme science unique et véritable de tout ce qui est considéré comme tel par les gens qui se sont, à un certain moment, arrogé le droit de déterminer la vraie science. Et aussitôt qu’on considère comme science non pas ce qui est nécessaire à tous les hommes, mais ce qui est déterminé par les gens qui, à un certain moment se voit arrogé le droit de définir ce qu’est la science, il est forcé que cette science soit fausse. C’est ce qui s’est produit dans notre monde.

3. La science occupe à notre époque exactement la même place que celle qu’occupait la prêtrise il y a quelques siècles.

Les mêmes bonzes attitrés : les professeurs ; les mêmes castes dans la science ; académies, universités, congrès. La même confiance et le manque de critique de la part des croyants, les mêmes différends, et les mêmes discussions. Les mêmes paroles incompréhensibles, la même présomption.

— Inutile de discuter avec lui : il nie la révélation.

— Inutile de discuter avec lui : il nie la science.

4. Ce qu’il y a de plus nuisible pour la vraie science, c’est l’emploi d’expressions et de termes peu clairs. C’est précisément ce que font les pseudo-savants, en imaginant, pour exprimer des idées incertaines des mots inexistants.

5. La fausse science et les fausses religions expriment toujours leurs dogmes en un langage emphatique qui apparaît aux non-initiés comme mystérieux et grave. Les raisonnements des savants sont souvent peu compréhensibles