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l’expérience ce qui ne peut l’être d’après les lois de l’expérience. La seconde fausse croyance fait admettre, dans le but de notre perfectionnement moral, des choses sur lesquelles nous ne pouvons nous former aucune idée par notre raison. La troisième fausse croyance reconnaît la possibilité d’évoquer par un moyen surnaturel une action mystérieuse à l’aide de laquelle la divinité exerce son influence sur notre moralité. KANT.

II. — Les fausses croyances ne satisfont pas les exigences supérieures, mais les exigences inférieures de l’âme humaine.

1. L’unique et vraie religion ne contient rien que des lois, c’est-à-dire des éléments moraux dont nous pouvons reconnaître et étudier nous-mêmes la nécessité incontestable, et que nous concevons par notre raison. KANT.

2. L’homme ne peut plaire à Dieu que par une vie juste. C’est pourquoi tout ce par quoi l’homme croit plaire à Dieu, en dehors d’une vie pure et juste, n’est qu’un grossier et nuisible mensonge. D’après KANT.

3. Faire pénitence en s’infligeant des souffrances, au lieu de profiter de l’état d’esprit où l’on se trouve afin d’amender sa conduite, est un travail inutile. De plus, une telle pénitence a cette mauvaise conséquence ; l’homme croit avoir payé ainsi toutes ses dettes, et ne songe plus à son perfectionnement