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il ne peut plus excuser, ainsi qu’il le faisait auparavant, les actes de cruauté à l’égard des peuples étrangers, par le fait que ces peuples étaient pires que le sien. Le chrétien ne peut pas ignorer que sa distinction des autres peuples est un mal, que cette distinction est une tentation, et, par conséquent, il ne peut plus se laisser abuser, ainsi qu’il le faisait auparavant.

Le chrétien ne peut pas ignorer que son bonheur est lié, non pas à celui des hommes de son peuple seul, mais au bonheur des hommes de tout l’univers ; il sait que son union avec tous les hommes ne peut être rompue par la frontière et les règlements relatifs à sa nationalité. Il sait que tous les hommes sont frères partout, et sont, par conséquent, tous égaux.

IV. — Tous les hommes sont égaux.

1. L’égalité, c’est la reconnaissance à tous les hommes de droits égaux aux bienfaits de la nature de leur vie en commun et au respect de la personnalité humaine.

2. La loi de l’égalité des hommes renferme toutes les lois morales ; c’est le point auquel ces lois ne peuvent atteindre, mais vers lequel elles convergent toutes. E. CARPENTER

3. Le vrai « moi » de l’homme est spirituel. Et ce « moi » est le même en tous. Alors comment les hommes pourraient-ils ne pas être égaux ?