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gens riches ; si le riche faisait ainsi, il verrait le grand péché qu’il commet en faisant travailler les autres.

8. Ceux qui vivent dans le luxe ne peuvent pas aimer les hommes. Ils ne le peuvent pas, parce que tout ce dont ils se servent est fait à contre-cœur, par nécessité, souvent avec des malédictions, par ceux qu’ils forcent à les servir. Pour que ces gens-là puissent aimer leurs prochains, ils doivent tout d’abord cesser de les tourmenter.

II. — La loi du travail n’est pas pénible, mais agréable à accomplir.

1. Tu mangeras ton pain à la sueur de ton front. C’est une loi immuable. De même que la femme obéit à la loi de l’enfantement dans la souffrance, l’homme doit obéir à la loi dure du travail. La femme ne peut se libérer de son sort. Si elle adopte un enfant qui n’est pas né d’elle, ce sera, malgré tout, un étranger et elle sera privée des joies de la maternité. Il en est de même pour le travail des hommes. Lorsqu’un homme mange le pain qu’il n’a pas gagné, il se prive des joies du travail. BONDAREV.[1]

  1. Paysan russe, auteur d’un ouvrage sur la loi du travail. Tolstoï a connu l’auteur et commenté son ouvrage. (NDT).