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dont le seul but est de s’occuper du bien-être des citoyens, autorisent l’existence d’une classe de femmes qui doivent périr moralement et physiquement, pour satisfaire à la dépravation de l’homme.

3. Parler de l’utilité ou de la nocivité des rapports sexuels, reviendrait à demander s’il est utile ou nuisible de boire le sang d’autrui.

V. — Lutte contre le péché sexuel.

1. L’homme, comme l’animal, est obligé de lutter contre les autres êtres et se reproduire pour assurer l’existence de son espèce. Mais, créature douée de raison et d’amour, l’homme ne doit pas lutter contre les autres êtres et ne doit pas penser à se reproduire ; il doit rester chaste. De la combinaison de ces deux aspirations contraires résulte la vie humaine telle qu’elle doit l’être.

2. La lutte contre le désir sexuel est la lutte la plus difficile, et il n’y a pas de situation ni d’âge, excepté l’enfance et la profonde vieillesse, où l’homme en est libéré. C’est pourquoi tout adulte, homme ou femme, doit surveiller l’ennemi qui n’attend qu’une occasion propice pour attaquer.

3. De même que nous devons prendre sur les animaux l’exemple de tempérance dans la nourriture : ne manger que lorsqu’on a faim et sans en abuser, nous devons les