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raire. Personne, depuis deux mille ans, n’a le loisir de faire ce que conseillait Jésus au commencement de sa prédication : regarder autour de lui, penser aux résultats de notre travail, et se demander : Que suis-je ? Pourquoi ? Serait-il possible que cette force qui m’a produit avec ma raison et mon désir d’aimer et d’être aimé ne l’ait fait que pour me tromper, pour que, m’étant imaginé que le but de ma vie est mon bien-être personnel, que ma vie m’appartient et que j’ai le droit d’en disposer, de même que de la vie des autres êtres comme il me plaira, j’arrive enfin à la conviction que ce bien-être personnel, ou de la famille, ou de la patrie que je poursuivais ne peut être atteint, et que plus je m’efforcerai à l’atteindre, plus je me trouverai en contradiction avec ma raison et mon désir d’aimer et d’être aimé,