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moi. Je ne puis croire autre chose que ce que je crois, à l’heure où je me dispose à retourner vers ce Dieu, dont je suis sorti. Je ne dis pas que ma foi ait été la seule incontestablement vraie pour tous les temps, mais je n’en vois pas d’autre plus simple, plus claire, et qui réponde mieux aux exigences de mon esprit et de mon cœur.

Si tout à coup, s’en révélait une autre, qui fût plus propre à me satisfaire, je l’adopterais sur-le-champ, car rien n’importe à Dieu que la vérité. Quant à revenir aux doctrines, dont je me suis émancipé au prix de tant de souffrances, je ne le puis. L’oiseau qui a pris son essor ne rentrera plus dans la coquille d’œuf dont il est sorti.

« Celui qui commence par aimer le christianisme plus que la vérité, en viendra bientôt à aimer sa secte ou son église plus que le christianisme, et finira par aimer sa propre personne (son repos) plus que tout au monde. » J’ai traversé, mais en sens inverse ces phases dont parle Coleridge. J’ai com-