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auprès de nous. Nous le supplions, nous lui crions de nous prendre avec lui, mais le vent emporte la voix. Ignachka sourit, gourmande ses chevaux, sifflote, et disparaît dans un gouffre profond couvert de neige. Le petit vieux saute sur un cheval, fait aller ses coudes, veut galoper mais ne peut pas bouger de place. Mon ancien yamchtchik au grand bonnet se jette sur lui, l’arrache de cheval et l’enfouit sous la neige.

— Tu es un sorcier ! crie-t-il, un insulteur. C’est toi qui nous perdrais.

Mais le petit vieux crève de sa tête la neige amoncelée. C’est moins un petit vieux qu’un lièvre : il s’éloigne de nous. Tous les chiens sont à ses trousses. Le conseilleur, qui est Fédor Philippitch, ordonne qu’on se mette en rond, sans souci que la neige nous recouvre, car nous aurons chaud. En effet, nous avons