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dit Ignachka, en sifflant gaiement ses chevaux.

Le second moujik, assis dans le traîneau avec le conseilleur, n’adressait pas une seule parole à Ignachka et ne se mêlait en rien de cette affaire, bien qu’il ne dormît pas encore, à en juger par sa pipe inextinguible et par la conversation cadencée et ininterrompue que j’entendais pendant les haltes. Il racontait un conte.

Une fois seulement, comme Ignachka s’arrêtait pour la sixième ou septième fois, il manifesta son dépit de voir interrompre le plaisir de la course.

— Eh ! lui cria-t-il. Qu’as-tu à t’arrêter encore ? Crois-tu qu’il veut trouver le chemin ?… Une tourmente, on te dit ! À cette heure, l’arpenteur lui-même ne découvrirait pas la route. Il vaudrait mieux aller tant que nos chevaux nous porteront. Faut espérer que nous ne gè-