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le bonheur, et je n’ai plus hésité. Le voilà, le papier ! fit-il en déposant sur la table la quittance dont ses doigts raidis essayaient d’effacer les plis.

Tous les moujiks de Pokrosvky, les employés du marchand, et jusqu’à des étrangers, pénétrèrent de la cour dans l’isba. Tous devinèrent de quoi il s’agissait, mais aucun n’interrompit les solennelles paroles du vieillard.

— Le voilà, le papier ! J’ai donné pour cela quatre cents roubles ! Ne fais donc pas de reproches à ton oncle !

Ilia se leva ; mais il garda le silence, ne sachant que dire. Ses lèvres tremblaient d’émotion. Sa vieille mère allait s’approcher de Doutlov et lui sauter au cou en sanglotant ; mais le vieillard, d’un geste lent et impérieux, l’écarta, et continua son discours.

— Tu m’as dit hier un mot, répéta-t-il