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le vestibule, sur du foin ; ils assurèrent ensuite avoir ouï pareillement des prodiges dans le grenier, quoiqu’ils eussent passé cette nuit à parler tranquillement entre eux du recrutement, à mâcher du pain, à se gratter. Ils remplirent le vestibule d’une odeur caractéristique de moujiks, à tel point que la femme du menuisier se mit à cracher en passant, et à dire, d’un ton insultant, que c’étaient bien là de vrais moujiks.

Quoi qu’il en fût, le pendu pendait toujours au grenier ; et il semblait que le mauvais Esprit lui·même eût, pendant cette nuit, couvert de sa grande aile la maison des dvorovi, et, plus près d’eux que jamais, les tint sous son influence maléfique. Du moins c’était ce que chacun croyait. Je ne sais si cette croyance était fondée, je pense même qu’elle n’était pas fondée du tout. Je pense que si un homme courageux,