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sentis en Cilicie, car ses gouverneurs étaient toujours empressés à imiter en toutes choses leur empereur.

Juvénal se rappelait les histoires qu’il avait entendues pendant sa jeunesse sur la vie et la mort de Néron. Il se souvenait comment les empereurs, l’un après l’autre, avaient fini par une mort violente, et, en observateur sagace, il voyait qu’il n’y avait rien de sacré, ni dans le pouvoir romain ni dans la religion romaine : que tous les deux étaient l’œuvre des hommes. Cette même sagacité lui faisait voir l’inutilité d’une révolte contre l’autorité impériale, et la nécessité, pour sa propre paix et son bonheur, de se soumettre à l’ordre des choses établies. Mais malgré cela, il était souvent stupéfié de la vie désordonnée qui l’entourait, et surtout de la vie à Rome même, où ses affaires l’appelaient