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doit en sortir. Les crimes de ce genre ne sont point empêchés ou même diminués par la publicité donnée à la loi et l’application des peines qu’elle invoque, mais, au contraire, ils sont positivement provoqués par ces lois. Ceux qui font des délits de cette nature, quoique profondément trompés dans leurs espérances et leurs croyances, sont poussés à agir par une noble impulsion — le désir de faire le bien pour les autres. La plupart de ces hommes, s’ils sont sincères, sont prêts à abandonner tout ce qu’ils possèdent afin de réussir à leur but ; aucune difficulté ne les décourage, aucun danger ne les effraye. Aussi la crainte de la punition est impuissante pour les retenir ou pour les faire hésiter. Au contraire, le danger les excite à une nouvelle vie et à une nouvelle activité, leurs souffrances les élèvent à la dignité des mar-