Page:Tolstoï - Marchez pendant que vous avez la lumière, trad. Smith, 1891.djvu/138

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sance, et là Pamphilius remplit les sacs de blé, remit un petit paquet à Magdalen, hissa son lourd fardeau sur ses épaules, dit adieu à Julius, et s’éloigna avec la jeune fille.

Au bout de la rue, Pamphilius se retourna, salua amicalement son ami, et continua sa route en marchant joyeusement avec Magdalen.

« Oui, il eût été préférable pour moi d’embrasser la foi chrétienne, » réfléchit Julius. Et deux tableaux se dessinaient dans son imagination, s’y disputant la suprématie. Tantôt il voyait le robuste Pamphilius avec cette jeune fille belle et bien faite, leurs paniers sur la tête ; et tous deux radieux de bonheur et de joie : tantôt il voyait le foyer qu’il avait quitté ce matin où il allait retrouver le soir sa femme, jolie, c’est vrai, mais dont les charmes commençaient déjà à le laisser froid. La voilà riche-