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indigne ? » s’écria un jeune homme qui venait de prendre part à la discussion. « Pourquoi continuer à faire ce que nous condamnons ? Ne sommes-nous point maîtres de notre propre vie, libres de la changer ou de la modifier à notre gré ? Nous voilà parfaitement d’accord sur un point : c’est que notre luxe, notre indolence, notre richesse, et, avant tout, notre orgueil sans bornes qui nous isole de nos frères, nous précipitent dans une ruine irrémédiable. Afin de devenir célèbres et riches, nous sommes forcés de nous priver de tout ce qui fait la joie de la vie humaine ; nous vivons entassés dans de grandes cités, nous devenons las et énervés, nous abîmons notre santé, et, en dépit de tous nos amusements et nos plaisirs, noos arrivons à mourir d’ennui et de regret que notre vie soit tellement différente de ce qu’elle devrait être.