Page:Tolstoï - Ma religion.djvu/249

Cette page a été validée par deux contributeurs.

croyant, à demi sceptique, qui n’a pas le temps d’approfondir le sens de la vie humaine et qui n’a aucune manière de voir déterminée ; vous faites ce que fait tout le monde. La doctrine de Jésus ne vous contrarie nullement. Elle dit : C’est bien ; vous êtes incapable de raisonner, de vérifier la vérité des doctrines qu’on vous enseigne ; il vous est plus facile de faire comme tout le monde ; mais, quelque modeste que vous soyez, vous sentez tout de même, dans votre for intérieur, le juge qui tantôt approuve vos actes, tantôt les désapprouve. Quelque modeste que soit votre position sociale, tout de même vous avez des occasions pour réfléchir et vous demander : Ferai-je comme tout le monde ou d’après mon idée ? Précisément, dans ces occasions, c’est-à-dire quand vous serez dans le cas de résoudre un de ces dilemmes, les commandements de Jésus apparaîtront devant vous dans toute leur puissance. Et ces commandements donneront sûrement une réponse à votre question, parce qu’ils embrassent toute votre existence. Ils vous donneront une réponse d’accord avec votre raison et votre conscience. Si vous êtes plus près de la foi que de l’incrédulité, en agissant suivant ces commandements, vous agissez d’accord avec la volonté de Dieu ; si vous êtes plutôt libre penseur, en agissant ainsi, vous agissez d’accord avec les règles les plus raisonnables qu’il y ait au monde, ce dont vous pouvez vous convaincre, parce que les commandements de Jésus contiennent en eux-mêmes leur sens et leur justification.

Jésus dit : Jean, xii, 31 : « Maintenant a lieu le jugement de ce monde, maintenant le prince de ce monde sera jeté dehors. »

Il a dit encore, Jean, xvi, 33 : « Je vous ai dit ces