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s’accroît de plus en plus, et la situation des ouvriers devient de plus en plus mauvaise.

Quelle est donc l’issue de cette situation, et y a-t-il une issue ?


III


Il semble que la destruction de l’esclavage dû à la propriété foncière soit bien facile. Pour cela, il suffirait de reconnaître ce qui va de soi, et ce dont les hommes ne douteraient pas s’ils n’étaient trompés : savoir que chaque homme a droit aux fruits de la terre, comme il a droit à l’air et au soleil, et que, quiconque ne travaille pas la terre, n’a pas le droit de croire que la terre lui appartient et de défendre aux autres de la cultiver.

Mais le gouvernement ne permettra jamais cet affranchissement de l’esclavage terrien, parce que la plupart des personnes qui composent le gouvernement possèdent des terres et que sur cette propriété est basée leur existence. Et ils le savent, c’est pourquoi ils se cramponnent à ce droit et de toutes leurs forces le défendent.

Il y a déjà trente ans, Henry George a proposé le projet non seulement raisonnable, mais encore tout à fait réalisable, de la suppression