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milliers d’hommes à côté n’ont pas de quoi se chauffer, ont besoin d’être protégés par la violence ; de même les usines et les fabriques dans lesquelles plusieurs générations ont été volées et continuent à l’être, ont besoin de cette protection. Elle est encore plus nécessaire pour ces centaines de mille pouds de blé d’un seul propriétaire qui attendra une disette pour les vendre au peuple affamé trois fois plus cher. Mais aucun homme, même le plus dépravé, sauf les riches ou les gouvernants, n’ôtera pas à un laboureur qui se nourrit par son travail, la récolte qu’il a semée ou la vache qu’il a élevée et qui nourrit ses enfants de son lait ; ou l’araire, ou la faux, ou la pioche qu’il a faits et qu’il emploie ; et si même il se trouvait un pareil homme pour enlever à l’autre les objets qu’il a produits et qui lui sont nécessaires, alors contre lui s’élèverait une telle indignation de la part des hommes de la même situation que le laboureur, que cet acte ne serait pas avantageux pour lui-même. Et si cet homme était assez dépravé pour commettre malgré tout cette action, alors il ferait la même chose avec la protection la plus sévère de la propriété par la violence.

On dit ordinairement : Essayez de détruire le droit de propriété foncière et des instruments de travail et personne, n’étant sûr de conserver les produits de son travail, ne travaillera. Il faut