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punitions éternelles réservées à quelques-uns et des souffrances que ce Dieu a imposées à tous. Dans chaque enfant il y a cette intuition que les devoirs de l’homme sont très compliqués et qu’ils sont d’ordre moral ; au lieu de cela, on lui dit que ses devoirs résident principalement dans la foi aveugle, dans les prières, dans la prononciation de certains mots à un certain moment, dans l’absorption d’un mélange de vin et de pain qui doit représenter le sang et le corps de Dieu, sans parler des icônes, des miracles, des récits immoraux de la Bible donnés comme exemples à nos actes, des miracles évangéliques, et de toute cette conception immorale contenue dans l’histoire sainte. C’est comme si quelqu’un faisait avec des séries de bylines russes, avec Dobrenia, Dick et les autres, en y ajoutant Jerouslan Lazarevitch, une doctrine entière et en la donnant aux enfants comme une histoire vraie. Il nous semble que ce n’est pas grave et cependant cet enseignement appelé instruction religieuse, donné parmi nous aux enfants est le plus grand crime qu’on puisse imaginer. Le meurtre, la brutalité, la violence envers les enfants, tout cela n’est rien en comparaison de ce crime.

Le gouvernement, les gouvernants, les classes puissantes ont besoin de ce mensonge, c’est lui qui fait leur puissance, et c’est pourquoi les