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Elle entra vivement dans l’izba, ferma la porte, étira sa jupe et regarda son fils avec colère. Nekhlioudov ouvrit la bouche pour lui parler, mais elle se détourna et se mit à faire des signes de croix devant un icône de bois noir dissimulé derrière le métier à tisser. Sa prière terminée, elle arrangea le crasseux foulard à carreaux qui retenait ses cheveux et salua très bas le barine.

— Je te souhaite un bon dimanche, Excellence. Que Dieu te sauve, ô toi, notre père !

L’embarras de Davidka avait augmenté à la vue de sa mère ; il courbe davantage le dos et inclina plus encore son front.

— Merci, Arina, répondit Nekhlioudov. Je parlais précisément de votre ménage à ton fils.

Arina, ou, comme on l’appelait quand elle était jeune fille, Arichka Bourlak[1], appuya

  1. Bourlak, Haleur sur la Volga.