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du village. Isolée des autres maisons, cette construction n’était point entourée comme celles-ci d’une cour, d’une aire, d’un hangar, mais seulement de quelques étables basses, vraies léproseries, adossées à des murs chancelants. Derrière l’izba, un tas de menu bois et de poutres étaient jetés sans ordre. À la place où la cour eût dû entourer le logis, les mauvaises herbes avaient poussé hautes et drues. La maison semblait abandonnée. Cependant, un porc couché dans la boue grognait en fouillant la terre de son groin, près de la porte de l’izba.

Nekhlioudov frappa du doigt à la vitre cassée par laquelle l’izba prenait un peu de jour. Personne ne répondant, il s’approcha de la porte et cria :

— Eh ! patron.

La maison restait silencieuse ; Nekhlioudov en franchit le seuil, la porte étant