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ne sait ce qu’il dit. Le prince s’approche de lui et lui dit en souriant.

— Allons, assez de bêtises. Rentrons, Anatoly.

— Je n’irai nulle part… Pourquoi l’ai-je fait !

Et il pleure. Il ne veut pas quitter le billard et voilà tout. Ce que c’est qu’un jeune homme sans expérience !

C’est ainsi qu’il venait assez souvent.

Il arriva un jour avec le prince et le monsieur aux moustaches qui accompagnait toujours ce dernier. Ces messieurs l’appelaient Fedotka. Il était laid et avait les pommettes saillantes ; pourtant il venait souvent et se promenait en calèche. Pourquoi ces messieurs l’aimaient-ils ? Je ne le sais vraiment pas. Fedotka par ci, Fedotka par là, et on le nourrissait, et on l’abreuvait, et on payait pour lui. Quel malin ! Quand il perdait, il