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trouvait trop somptueux, j’insistai tellement que, reprenant son air déluré et agitent gaiement sa guitare, il se décida à m’accompagner sur le quai. Quelques oisifs s’étaient rapprochés en me voyant aborder le chanteur, pour écouter sans doute ce que je voulais lui dire. Ils nous suivirent jusqu’au perron de l’hôtel, espérant quelques nouvelles chansons.

Je demandai une bouteille de vin au kellener que je rencontrai dans le vestibule. Ce garçon nous regarda avec un sourire et partit en courant, sans me répondre. Le maître d’hôtel, auquel je m’adressai ensuite, m’écouta d’un air sérieux, et, après avoir examiné le tyrolien de la tête aux pieds, ordonna sévèrement au portier de nous conduire dans le salon à gauche. Le salon à gauche servait de buvette pour les gens du peuple. Dans un coin de cette salle, meu-