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loin de lui au vieux. Ce n’est plus la même tête.

— Eh bien, peut-être Karp voudra-t-il, lui, faire l’affaire des terres et de la forêt, fit le jeune barine désireux d’apprendre de la nourrice tout ce qu’elle savait sur son voisin.

— C’est peu probable, petit père, répondit la nourrice. Le vieux n’a pas donné son argent à son fils. Tant qu’il vivra, l’argent ne sortira pas de son coffre.

— Le vieux ne consentirait pas ?

— Il aura peur.

— De quoi donc aura-t-il peur ?

— Comment veux-tu qu’un moujik avoue à son barine qu’il a de l’argent ! Qui sait ! Les hasards sont si grands ! Il peut le perdre, cet argent. Ainsi, il a fait des affaires avec le dvornik et il n’a pas réussi. Ne pouvant aller en justice, son argent a été