peur était le seul sentiment qui se pût lire avec certitude sur sa physionomie. En elle aussi se lisait la peur, mais avec d’autres impressions. Et si, cependant, sa physionomie à elle n’avait exprimé que l’épouvante, peut-être ce qui est arrivé ne serait-il pas arrivé. Mais dans l’expression de sa figure il y avait, au premier moment, — du moins je crus le voir, — l’ennui, le mécontentement de ce qu’on troublât son amour et son bonheur. On eût dit qu’elle ne désirait que de n’être pas troublée au moment d’être heureuse. L’une et l’autre expressions ne parurent sur leurs faces qu’un instant. La terreur fit place presque immédiatement à l’interrogation. Pourraient-ils mentir, ou non ? Si oui, il fallait commencer ; si non, quelque autre chose allait se passer. Mais quoi ?
Il jeta sur elle un regard interrogateur. Sur sa figure à elle l’expression d’angoisse et d’ennui se transformait, me parut-il, quand elle le regardait, en une expression de souci pour lui. Un instant, je m’arrêtai