tourmenter, qu’elle se tourmente d’abord elle-même. Et si elle n’est pas chez sa sœur ? Si elle va faire ou si elle a déjà fait quelque chose ?
Onze heures, minuit, une heure…, je ne dors pas ! Je ne vais pas dans la chambre à coucher. C’est bête d’être étendu tout seul et d’attendre. Mais dans mon cabinet je ne repose pas. Je cherche à m’occuper, écrire des lettres, lire. Impossible. Je suis seul, torturé, méchant, et j’écoute. Vers l’aube, je m’endors. Je me réveille : elle n’est pas revenue. Tout dans la maison va comme auparavant, et tous me regardent étonnés, interrogativement. Les enfants m’observent avec reproche. Et toujours le même sentiment d’inquiétude pour elle, et de haine à cause de cette inquiétude.
Vers onze heures du matin arrive sa sœur, son ambassadrice. Alors commencent les phrases habituelles : « Elle est dans un état terrible ! — Qu’est-ce donc ? — Mais rien n’est arrivé ! » Je parle des aspérités de son caractère et j’ajoute que je n’ai rien fait et