dre, il n’y a pas de nécessité ; ce sont les filles ignobles, les femmes de soldats qui jettent leurs enfants dans des mares ou dans des puits ; ceux-là, certes, il faut les mettre en prison. Mais chez nous, la suppression se fait en temps opportun et proprement.
Ainsi nous passâmes encore deux ans. Le moyen donné par les canailles nous avait évidemment réussi. Ma femme avait engraissé et embelli ; c’était la beauté de fin d’été. Elle le sentait et s’occupait beaucoup de sa personne. Elle avait acquis cette beauté provocante qui trouble les hommes. Elle était dans tout l’éclat de la femme de trente ans qui ne fait pas d’enfants, se nourrit bien et est excitée. Sa seule vue faisait peur. C’était comme le cheval d’attelage longtemps oisif, de complexion ardente, dont on enlève subitement la bride. Quant à ma femme, elle n’avait pas de brides, comme, d’ailleurs, les quatre-vingt-dix-neuf sur cent de nos femmes.