divertissement. Le plaisir de fumer, comme le plaisir amoureux, s’ils arrivent, arrivent après le noviciat. Il faut que les époux prennent la coutume, fassent l’éducation de ce vice, avant d’y éprouver de la jouissance.
— Comment, vice ? dis-je. Mais vous parlez d’une chose des plus naturelles !
— Naturelles ! fit-il. Naturelles ? Non, j’estime au contraire que c’est contre nature, et c’est moi, homme perverti et débauché, qui suis arrivé à cette conviction. Que serait-ce donc si je n’avais pas connu la corruption ? Pour une jeune fille, pour chaque jeune fille non pervertie, c’est un acte extrêmement contre nature, comme pour les enfants. Ma sœur se maria très jeune avec un homme qui avait le double de son âge et qui était profondément corrompu. Je me souviens comme nous fûmes étonnés la nuit de ses noces quand pâle, couverte de larmes, elle s’enfuit de son époux, tremblant de tout son corps, disant que pour rien au monde elle ne saurait dire ce qu’il voulait d’elle.