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— Voyons, sois raisonnable ! Que veux-tu faire ? Qu’as-tu ? Il n’y a rien eu, rien, je te le jure !

J’aurais encore hésité, mais ces paroles où je sentais le mensonge et qui me prouvaient le contraire de ce qu’elle disait, ces paroles méritaient une réponse. Cette réponse devait être sur le ton de ma fureur, toujours croissante. La fureur aussi a ses lois.

— Ne mens pas, misérable ! ne mens pas ! m’écriai-je en saisissant ses deux poignets dans ma main gauche.

Elle se retira. Alors, sans quitter mon poignard, je la saisis à la gorge et la terrassai pour l’étrangler. Ses deux mains se cramponnèrent aux miennes pour dégager sa gorge, râlant.

C’est alors que je lui plongeai mon poignard dans le côté gauche, au-dessous des côtes.