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lui faciliter la victoire sur moi, tant elle arrivait simplement à résoudre à son profit toutes les difficultés. Je croyais alors toutes ses paroles et tous ses actes dirigés contre moi ; je m’aperçois aujourd’hui que ses ennuis et ses tourments étaient causés par les enfants, par leur bon ou leur mauvais état de santé. Pour elle comme pour moi, c’était un martyre.

Les enfants étaient cependant pour elle une source d’oubli et d’ivresse. J’ai souvent remarqué que dans sa tristesse, à la maladie d’un enfant, elle trouvait un allègement à ses souffrances en se plongeant dans cette ivresse. Et cette ivresse était forcée ; toute autre distraction manquait.

On lui racontait à chaque instant que madame X… avait perdu deux enfants, qu’un médecin avait sauvé ceux de madame N…, que, autre part, on avait changé de logement