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abandonnant tous les arguments, je fais appel — papes, évêques, prêtres — à votre cœur, à votre conscience.

Vous savez fort bien que ce que vous enseignez sur la création de l’univers, sur la nature divine de la Bible et autres articles de foi semblables, n’est pas vrai ; comment, dès lors, assumez-vous la responsabilité d’initier à ces fausses notions les enfants, les natures vierges, tous ceux qui espèrent de vous la vraie lumière ?

Interrogez-vous, la main sur le cœur, si vous croyez réellement à ce que vous prêchez ? Dès que vous vous poserez cette question, non devant le monde, mais devant Dieu, et en songeant au terme de vos jours, vous ne pourrez faire autrement que de répondre : non, nous n’y croyons pas. Vous ne croyez pas à la qualité divine de cette écriture que vous appelez sainte ; vous ne croyez pas à toutes les horreurs et à tous les miracles de l’Ancien Testament, vous ne croyez pas à l’enfer, à l’Immaculée Conception, à la résurrection, à l’ascension du Christ, à la résurrection des morts, à la Trinité divine ; vous ne croyez pas