Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/44

Cette page a été validée par deux contributeurs.

croire à bien des choses ne contenant pas de non-sens, mais il est impossible d’admettre que Dieu soit en même temps un et triple, que le ciel s’ouvre, lorsque nous savons aujourd’hui qu’il n’existe pas, et ainsi de suite.

Vos prédécesseurs, ceux qui ont établi des dogmes, pouvaient y croire ; vous, vous ne le pouvez plus. En affirmant votre foi en ces dogmes, vous employez le mot « foi » dans un sens, et vous lui en attribuez un autre. La « foi » dans la première acception du mot, est l’attitude de l’homme envers Dieu et l’univers, attitude lui permettant de définir le sens de sa vie et de se guider dans tous ses actes conscients. L’autre acceptation du mot « foi » est la confiance qu’on accorde aux affirmations d’une certaine personne ou de certaines personnes.

Dans la première acception, l’objet de la foi — bien que le plus souvent envisagé au point de vue établi par les hommes qui nous ont précédés — est contrôlé et admis par la raison.

Dans la deuxième acception, l’objet de la