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transmettaient de générations en générations, et, parmi ces légendes, il y en avait qui présentaient le Christ se promenant sous l’aspect d’un mendiant ; ou bien un ange qui avait douté de la miséricorde divine, ou encore, un innocent dansant devant la porte du cabaret ; il y avait des dictons comme : « sans Dieu on n’ira pas jusqu’au seuil », « Dieu n’est pas dans la force, mais dans la vérité », etc. Ces légendes, ces dictons constituaient l’aliment spirituel du peuple et il l’est encore dans quelques contrées perdues.

Il y avait aussi des mœurs chrétiennes : la pitié pour le criminel, pour le vagabond, la privation afin de pouvoir donner l’aumône à un mendiant, le pardon de l’offense.

Aujourd’hui tout cela se perd et est remplacé par l’étude du catéchisme, les considérations sur l’essence trinitaire de Dieu, la prière avant les classes pour le tsar, les professeurs, etc. De sorte que durant ma seule existence, le peuple est devenu, au point de vue religieux, de plus en plus grossier.

La majeure partie des femmes demeure