Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/31

Cette page a été validée par deux contributeurs.

autres hommes et de leur égalité entre eux, altéré d’amour pour soi et pour les autres et de sa propre amélioration morale.

Or, comment l’endoctrinez-vous ? Au lieu de lui parler du principe mystérieux auquel il songe avec vénération, vous lui montrez un Dieu courroucé, injuste, toujours prêt à sévir. Au lieu de lui parler de l’égalité entre les hommes, de ce sentiment d’égalité qu’éprouve naturellement un enfant et tout être ingénu, vous lui assurez que non seulement les hommes, mais les peuples ne sont pas égaux, que les uns sont aimés par Dieu et les autres non, que certains hommes sont choisis par Dieu pour commander et les autres pour obéir. Au lieu de le convier à susciter l’amour, qui est l’aspiration irrésistible de toute âme vierge, vous lui persuadez que les relations entre les hommes ne peuvent avoir d’autre base que la menace, la punition, le châtiment, toute violence enfin, que l’assassinat par l’ordre des juges et par les chefs sur les champs de bataille est autorisé, voire ordonné par Dieu lui-même.

Au lieu de rappeler que tout homme a le