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nistes en Europe, le célèbre réformateur chinois Mi-Ti, qui avait proposé à son gouvernement d’enseigner aux enfants et aux adultes les règles d’estime et d’amour et de récompenser ceux qui auraient montré ces qualités, au lieu de leur enseigner l’exercice et les sciences militaires. Ainsi pensaient et pensent encore nombre de réformateurs religieux dans le peuple russe, que j’ai connus et que je connais encore, en commençant par Sutaïev et en finissant par un petit vieillard qui, à cinq reprises, avait adressé une requête au souverain pour qu’il ordonnât d’abolir la fausse religion et de prêcher le véritable christianisme.

De fait, il semble naturel que les gouvernements, justifiant leur existence par le souci qu’ils ont du bien commun, doivent employer l’unique moyen qui peut avoir les plus heureuses conséquences pour le peuple, et qui, en tout cas, ne peut pas lui nuire. Bien au contraire, jamais aucun gouvernement n’a voulu assumer cette mission, mais toujours et partout a protégé jalousement la doctrine mensongère et surannée et a