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où elle se libéra de toute religion. Il en est de même, mais à un degré beaucoup plus sensible, des peuples chrétiens. Ils se trouvent tous dans les mêmes conditions d’irréligion, et, malgré leurs querelles intestines, ils sont unis en une seule fédération de brigands qui se livrent au vol, au pillage, à la débauche, à l’assassinat individuel ou collectif, sans aucune trace de remords, mieux, — avec plaisir et contentement, comme on le fait présentement en Chine.

Quant aux masses populaires, elles subissent entièrement l’influence des hypnotiseurs dirigeants et accomplissent tout ce que ceux-ci leur demandent, bien qu’ils ne croient pas eux-mêmes à la religion qu’ils suggèrent.

Et que demandent les dirigeants ? Ce qu’ont demandé tous les Néron qui ont cherché à combler les vides de leur existence : la jouissance de leur luxe effréné. Or, cette jouissance n’est achetée que par l’esclavage des hommes ; de sorte que l’accroissement du luxe mène à celui de l’esclavage, car seuls les affamés, les besogneux