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nul ne peut être le maître d’autrui (ne vous appelez pas pères et docteurs) ; sur l’attribution aux Écritures d’un caractère sacré : c’est l’esprit qui importe, et non la lettre ; on ne doit pas ajouter foi aux traditions humaines ; toute la loi et ses prophètes, c’est-à-dire les livres considérés comme Écriture sainte, se réduisent à la formule de ne pas faire à son prochain ce qu’on ne veut pas qu’il vous fasse. Si on n’y découvre rien contre les miracles, — et l’Évangile lui-même contient la description de ceux attribués à Jésus, — l’ensemble de la doctrine n’indique pas moins que Jésus la fonde, non sur les miracles, mais sur l’esprit de la doctrine (« Qui veut savoir si ma doctrine est vraie, fasse ce que je dis »).

Le fait le plus important est que la doctrine chrétienne proclamait l’égalité des hommes, non plus comme une conséquence de leurs rapports avec l’infini, mais comme le principe de fraternité, puisque tous les hommes sont reconnus fils de Dieu. Il semblerait donc qu’il était impossible de déformer le christianisme dans le but de faire