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ainsi de suite, jusqu’à nos jours, quand nous voyons parfaitement que les miracles n’existent pas. Donc, comme ils sont inventés de nos jours, ils l’étaient autrefois.

Au surplus, le miracle de la résurrection est en opposition complète avec la doctrine même du Christ. C’est pourquoi il a été si difficile de lui faire dire des paroles propres à sa nature. Il faut n’avoir aucune idée de sa doctrine pour croire à la possibilité de sa résurrection corporelle. Il avait même nettement rejeté l’idée de la résurrection de la chair comme la comprenaient les Juifs et avait dit ce qu’était la véritable résurrection.

Comment les morts ressuscitent, leur dit-il, Moïse même l’a fait connaître lorsque, rapportant ce qui lui arriva près du buisson, il nomma Dieu le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Dieu n’est point le Dieu des morts, mais le Dieu des vivants, car tous vivent en lui (Luc, XX, 37). Le Christ a dit : l’esprit vivifie et la chair mortifie ; je suis le pain vivant descendu du ciel ; je suis la voix, la vérité, la vie ; je suis la résurrection. Et c’est lui qui enseignerait qu’il était envoyé par