Page:Tolstoï - La Foi universelle.djvu/151

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et Jésus demeura seul avec la femme. Il regarda autour de lui et, ne voyant plus qu’elle, lui demanda :

« Eh bien, personne ne t’a trouvée coupable ? »

Elle dit : « Personne. »

Il dit : « Moi non plus je ne puis te condamner. Va et ne pèche plus. »


Dans ce récit, les Pharisiens apparaissent comme tentant le Christ. Ils lui amènent une pécheresse et lui demandent : Qu’en dis-tu ? Mais il n’a rien à dire. Une pécheresse et qui a péché, voilà tout. Certes, c’est regrettable qu’elle ait péché, c’est tout ce qu’il peut dire. Aussi garde-t-il le silence. Tant qu’ils ne lui demandent pas franchement ce qu’ils doivent faire, il se tait ; mais lorsqu’ils demandent s’il la faut lapider ou non, il répond : « Que celui qui n’a pas péché lui jette la première pierre. » Et ils s’en vont.

Ils ont compris que celui seul qui n’a pas péché pourrait la châtier ; mais comme il n’existe pas et ne peut pas exister d’homme parfait, il n’y a personne qui puisse châtier.